Pascal François
Né en 1967 à Nancy (France)
Vit et travaille à Casablanca depuis 2016
J’ai commencé à imprimer des monotypes sur cuivre à Marrakech, la ville rouge, en 2015.
Des centaines d’estampes en noir et blanc, des images rétiniennes, comme des impressions furtives de paysages, de rencontres. Avec l’encre de Chine j’ai ensuite engagé un travail d’abstraction et de contrastes, de symboles. Je peignais avec des branches de palmier, des épines, du foin.
A Casablanca, la ville blanche, j’ai opté pour la couleur et fragmenté la densité urbaine pour l’entremêler à l’humain, à ces fleurs humaines* dont je m’inspire, leurs couleurs, leurs odeurs, le caractère unique de chacune d’entre elles, dans cette ville tentaculaire, africaine et cosmopolite. On ressent parfois une grande solitude à vivre au milieu de tant de monde. Un sentiment d’abandon comblé par le numérique, un dédoublement perceptif, une fragmentation de l’être.
Lorsque j’ai commencé à développer le concept nommé « Abracadablanca », contraction de Abracadabra et de Casablanca, en 2020, je me suis attaché à observer minutieusement la ville et ses habitants, leur mouvement, à percevoir la diversité humaine dans une approche ethnographique et romantique, afin d’en réaliser plusieurs séries de tableaux. « Abracadablanca » c’est percevoir. Ce que nous sommes devenus là où nous sommes et ce que nous pourrions être à posséder la magie de faire apparaître la vie, merveilleuse sous les apparences.
Toute mégapole est un territoire d’échanges, de commerce et de rêves, d’images sans cesse en mouvement. Ici le Maroc et plus encore, les mots et les couleurs de toute l’Afrique.